„Der Geschmack der Sehnsucht“
„mãn“

von Kim Thúy, erschienen im Verlag Antje Kunstmann, 2014

tiển đưa

dire adieu,
accompagner quelqu’un jusqu’au point de son départ

De ma belle-famille, j’avais seulement reçu une enveloppe, qui devait valoir son pesant d’or parce que les papiers qui s’y trouvaient me proposaient un autre ailleurs et une vie inconnue avec un étranger. Puisque je n’avais ni père ni ancêtres, on avait cru bon d’éviter les cérémonies. Je suis partie a l’aéroport sans les convois de cousins et d’amis, comme pour les autres passagers. Ils étaient des centaines devant l’aérogare, des enfants, des vieillards, des pleurs, des promesses, tous dans le désordre des émotions. Dans ces années-là, on partait sans espérer revenir. On se promettait seulement de ne pas oublier. Contrairement aux autres mères vietnamiennes, qui misaient sur la loyauté et la gratitude de leurs enfants, Maman voulait que j’oublie, que je l’oublie parce que j’avais une nouvelle chance de recommencer, de partir sans bagages, de me réinventer. Mais c’était impossible.

(Kim Thúy, mãn, Les éditions Libre Expression, 2013, 145 Seiten)

tiển đưa

verabschieden,
jemanden zur Abreise begleiten

Ich hatte von meiner Schwiegerfamilie nur einen Umschlag bekommen, der aber wohl Gold wert war, denn die Papiere, die sich darin befanden, boten mir ein anderes Irgendwo und ein unbekanntes Leben mit einem Fremden. Da ich weder Vater noch Ahnen hatte, hielt man es für besser, Zeremonien zu vermeiden. Anders als die anderen Reisenden kam ich ohne Begleitzug von Cousins und Freunden zum Flughafen. Zu Hunderten standen Kinder und Greise dort, es gab Tränen, Versprechen, einen Aufruhr der Gefühle. In jenen Jahren ging man ohne Hoffnung auf Wiederkehr. Man versprach nur, einander nicht zu vergessen. Im Gegensatz zu anderen vietnamesischen Müttern, die auf die Loyalität und Dankbarkeit ihrer Kinder setzten, wollte Mama, dass ich vergesse, dass ich sie vergesse, da ich die Chance hatte, neu anzufangen, ohne Gepäck zu gehen, mich neu zu erfinden. Doch das war unmöglich.

(Kim Thúy, Der Geschmack der Sehnsucht, aus dem Französischen von Andrea Alvermann und Brigitte Große, Verlag Antje Kunstmann, 2014, 143 Seiten)