„Todesstrafe – Kinder vor der Hinrichtung“
„Quinze ans, la mort au bout du couloir“
von Jocelyne Sauvard, erschienen bei Elefanten Press, 2000
Sandra
Sandra était attachée au radiateur dans la salle de bains, Elena assommée dans la cuisine. Il avait cogné et cogné la tête d’Elena sur les marches de la cave. Brusquement, elle n’avait plus rien dit. Elle avait cessé de pleurer et de crier. Elle ne résistait plus. Ses yeux étaient fermés. Sandra avait si peur qu’elle s’était laissé lier à son tour, sans résister. Elena était morte ! Ce serait son tour après. Tandis qu’il cognait avec son air de brute, ses air de brute, le désir de se venger avait mordu le coeur de Sandra. L’avait rongé. Un jour, si elle ne mourait pas cette fois, elle lui ferait payer ça!
Mais c’est très mal le désir de vengeance. Mrs Kelb l’a déjà expliqué. Il faut l’enfouir au fond de son coeur. Et ne plus y penser. C’est le démon qui l’envoie. Et il faut lutter contre le démon, le mettre KO, a insisté Mrs Kelb Pas un muscle de son visage ne bougeait quand, après avoir aplati le démon, Mrs Kelb fait le geste de délacer d’imaginaires gants de boxe, en descendant du ring. Victorieuse mais modeste. Dans ces occasions, elle regarde chacune avec une expression terrible (destinée au démon qui gît sur le tapis, littéralement écarbouillé). Elle aime bien voir Mrs garçons prendre des airs féroces, Sandra, quand il est question du péché. Au coin de l’oeil bleu, il y a toujours une petite lueur qui s’amuse.
(Jocelyne Sauvard, Quinze ans, la mort au bout du couloir, éditions Syros, Paris, 1993, 116 Seiten)
Sandra
Sandra war an den Heizkörper im Badezimmer gefesselt, Elena lag bewusstlos in der Küche. Er hatte Elenas Kopf immer wieder auf die Kellerstufen geknallt. Plötzlich hatte sie nichts mehr gesagt. Sie hatte aufgehört zu weinen und zu schreien. Sie leistete keinen Widerstand mehr. Ihre Augen waren geschlossen. Sandra hatte so große Angst, dass sie sich ihrerseits hatte fesseln lassen, ohne sich zu wehren. Voller Entsetzen, das ihr das Herz zerspringen ließ. Elena war tot! Sie wäre als Nächste dran. Während er zuschlug, mit seinem stumpfen Blick, seinen bestialischen Schreien, stieg in Sandras Herz der Wunsch nach Rache auf. Er fraß sie auf. Wenn sie jetzt nicht starb, würde sie ihm das eines Tages heimzahlen.
Aber der Wunsch nach Rache ist sehr böse, das hat Mrs. Kelb schon erklärt. Man muss ihn tief in seinem Herzen vergraben, darf nicht mehr daran denken. Den hat nämlich der Teufel geschickt. Und gegen den Teufel muss man kämpfen, man muss ihn k.o. schlagen, hat Mrs. Kelb gefordert. Mrs. Kelb hat keine Miene verzogen, als sie, nachdem der Teufel erledigt war, so tat, als zöge sie ihre imaginären Boxhandschuhe aus, während sie den Ring verließ. Siegreich, aber bescheiden. Bei diesen Gelegenheiten schaut sie jede von ihnen mit einem schrecklichen Gesichtsausdruck an (der dem auf dem Teppich liegenden, buchstäblich zerquetschten Teufel gilt). Sandra sieht es gerne, wenn Mrs. Kelb grimmig dreinschaut, sobald von der Sünde die Rede ist. In den blauen Augen sitzt immer ein kleines, amüsiertes Funkeln…
(Jocelyne Sauvard, Todesstrafe – Kinder vor der Hinrichtung, aus dem Französischen von Andrea Alvermann, Elefanten Press, Berlin, 2000, 139 Seiten)