„Joshua, mein buntes Leben“
„Moi, un métisse afro-européen“
von Mouchi Blaise Ahua, erschienen im Frieling Verlag, Berlin, 2007
« Un homme ne doit pas pleurer, mon petit ! » Donc un homme peut pleurer, un homme pleure mais il ne doit pas. J’avais compris. Ce qui restait à faire c’était comment arriver à ne pas pleurer quand j’en souffrais ou bien quand je m’en sentais contraint. Quelques mois après cette parole de guerrier, je jugeai bon de m’entretenir avec lui, en l’absence de Simon et de ma mère car je savais que là il me dirait beaucoup de choses de chez lui. Ma curiosité me dévorait peu à peu.
Alors, tu n’as pas pleuré quand ton père était mort ? Tu n’as pas pleuré ?
Non. On devait consoler les autres…
Les autres, les femmes ?
Euh…. oui. Oui, balbutia mon père.
Ça ne t’a pas fait mal de voir ton père… mort ?
Si. Si, Joshua. Quand ça fait très mal à un homme, il ne peut pas pleurer ; il doit ne pas pleurer devant les gens.
Alors, il pleure dans la chambre ?
Oui, quand il le faut !
Ah, je comprends. Les hommes se cachent pour pleurer et les femmes ne le font pas.
Oui, si tu veux.
Alors, les hommes ne sont-ils pas courageux ?
Ils le sont. Mais, ils ont d’autres choses à faire que de pleurer…
Ah, consoler les autres…
(Mouchi Blaise Ahoua, Moi, un métisse afro-européen)
„Männer sollten nicht weinen, Kleiner!“ Also können Männer weinen, Männer weinen, aber sie sollten es nicht tun. Ich hatte verstanden. Ich fragte mich nur, wie ich es anstellen sollte, nicht zu weinen, wenn ich litt oder wenn ich einfach weinen musste. Einige Monate nach diesen Kriegerworten fand ich, es wäre an der Zeit, mit ihm zu reden, während Simon und meine Mutter weg waren, denn ich wusste, dass er mir dann einiges von seiner Heimat erzählen würde. Nach und nach wollte ich immer mehr von ihm wissen.
„Also hast du nicht geweint, als dein Vater gestorben ist? Du hast gar nicht geweint?“
„Nein. Wir mussten die anderen trösten…“
„Die anderen, die Frauen?“
„Äh… ja. Ja“, stammelte mein Vater.
Hat es dir nicht wehgetan, als du deinen Vater gesehen hast… als er tot war?“
„Doch. Doch, Joshua. Wenn ein Mann sehr leidet, dann kann er nicht weinen, er darf nicht vor anderen weinen.“
„Also weint er in seinem Zimmer?“
„Ja, wenn es sein muss!“
„Aha, ich verstehe. Die Männer verstecken sich zum Weinen und die Frauen nicht.“
„Ja, wenn du so willst.“
„Also sind die Männer nicht mutig?“
„Doch, das sind sie. Aber sie haben anderes zu tun als zu weinen…“
„Ach ja, die anderen trösten…“
(Mouchi Blaise Ahua, Joshua, mein buntes Leben, aus dem Französischen von Andrea Alvermann, Frieling Verlag, Berlin, 2007)