„Die Inkas – Prinzessin der Sonne“
„Inca – Princesse du soleil“

von Antoine B. Daniel, erschienen bei Hoffmann und Campe, 2001

1 – Alentours de Pocona*, décembre 1526

Pelotonnée contre sa mère, Anamaya se réveille brusquement et écoute la pluie sur le toit de la case.

Il fait encore nuit, la nuit profonde et opaque de la jungle. Il pleut fort. Elle n’entend plus rien d’autre, ni les craquements des poutres, ni les cris des singes ou des fauves qui hantent la forêt.

Elle se retourne sur le châlit de roseaux et cherche la main de sa mère. Elle ne comprend pas pourquoi le sommeil l’a quittée.

Si elle ouvre les yeux, l’obscurité transforme les poutres du toit en serpents et les jarres en monstres grimaçants. Si elle referme les paupières, le vacarme de la pluie devient insupportable. Les gouttes, lourdes comme des pierres, semblent traverser l’épaisse toiture de palmes et frapper sa poitrine.

Sans vraie raison, elle a peur. Il y a du chagrin dans son coeur. Une peine violente et incompréhensible, comme celles qui viennent dans les rêves. Elle replie les genoux en tremblant. Elle se serre tout contre le ventre de sa mère et pleure, longtemps. Pas une plainte ni un mot ne passe ses lèvres.

Puis elle s’endort de nouveau, sans même se rendre compte.

*Aujourd’hui en Bolivie.

(Antoine Bl. Daniel, Inca – Princesse du Soleil, XO-Editions, Paris, 2001, 463 Seiten)

1 – Umgebung von Pocona*, Dezember 1526

An ihre Mutter geschmiegt, wacht Anamaya plötzlich auf und lauscht dem Regen, der auf das Dach der Hütte trommelt.

Es ist noch Nacht, tiefe undurchdringliche Dschungelnacht. Außer dem prasselnden Regen ist kein anderer Laut zu hören, weder das Knacken der Balken noch die Schreie der Affen oder der Raubtiere, die durch den Wald streichen.

Sie dreht sich auf dem Schilfbett um und sucht die Hand ihrer Mutter. Sie weiß nicht, wovon sie aufgewacht ist.

Sobald sie die Augen öffnet, verwandelt die Dunkelheit die DAchbalken in Schlangen und die Tonkrüge in Monsterfratzen. Schließt sie die Lider wieder, so wird der Lärm des Regens unerträglich. Steinschwere Tropfen scheinen durch das dichte Dach aus Palmzweigen zu dringen und auf ihre Brust zu prasseln.

Ohne ersichtlichen Grund hat sie Angst. Ihr ist schwer ums Herz. Ein riesiger, unverständlicher Schmerz, wie er in Träumen vorkommt. Zitternd zieht sie die Knie an. Sie drückt sich ganz dicht an den Bauch ihrer Mutter und weint lange. Doch über ihre Lippen kommt keine Klage, nicht ein Laut.

Dann schläft sie, ohne es zu merken, wieder ein.

*heutiges Bolivien

(Antoine B. Daniel, Die Inkas – Prinzessin der Sonne, aus dem Französischen von Andrea Alvermann, Verlag Hoffmann und Campe, Hamburg, 2001, 415 Seiten)