« La psychothérapie des enfants hyperactifs, une mission impossible ? »
« Die Psychotherapie hyperaktiver Kinder – Zum Scheitern verurteilt? »

par Alex Raffy,
2007 dans Bernd Ahrbeck (Ed.) :
Hyperaktivität – Kulturtheorie, Pädagogik, Therapie, Verlag W. Kohlhammer

Préambule

Exposer des cas de psychanalyse avec des enfants dits « hyperactifs » constitue un exercice singulier pour un psychologue clinicien étranger à la classification comportementaliste du DSM. On n’utilise pas sans conséquence le vocabulaire de cette novlangue ! J’ai débuté ma pratique analytique avec les enfants voilà 25 ans, c’est-à-dire avant que l’approche américaine du DSM et son équivalent international (CIM 10) ne deviennent un trouble envahissant du développement… de la pensée psychiatrique européenne. Jamais auparavant les difficultés de concentration et l’agitation des enfants n’avaient constitué une symptomatologie spécifique ni le symptôme pathognomonique d’un syndrome psychiatriquement répertorié. C’est qu’entre-temps l’allongement des études et la préoccupation pour la réussite scolaire ont cristallisé l’attention anxieuse des parents et des enseignants. La scolarité est devenue un enjeu affectif majeur, voire un champ de confrontation privilégié entre l’enfant et les adultes chargés de son éducation. Des adolescents incapables d’extérioriser leur opposition aux parents autrement que par un autosabotage actif (désintérêt, agitation, provocation) programment leur échec scolaire. Une apparente inertie peut ainsi masquer l’effort persévérant de contrer tout projet à leur égard.

Quoi qu’il en soit, le clinicien doit prendre en compte les mutations de la donne sociale et médiatique qui interfèrent sur la nosographie psychiatrique. Je reçois de plus en plus d’enfants instables et inattentifs, toujours plus jeunes, accompagnés de parents venus avec un diagnostic préétabli. Ceux-ci nient défensivement tout signification à ces « troubles » et attendent du psy un savoir-faire technique pour les faire disparaître. L’actuelle tendance matérialiste à la démétaphorisation de notre être-au-monde ne favorise pas la reconnaissance d’une signification polysémique des achoppements subjectifs, ni a fortiori celle de symptômes au sens freudien ! La vulgate médiatique a transformé les termes psychanalytiques en autant d’insultes à bannir. Une personne antipathique se fait traiter d’hystérique, autiste, refoulée, complexée, etc. Ces connotations négatives favorisent l’émergence d’une terminologie présentant une respectabilité scientifique plus neutre : spasmophilie, fibromyalgie, trouble envahissant du développement, ego dystonique, THADA.

(Alex Raffy, La psychothérapie des enfants hyperactifs, une mission impossible ?)

Vorbemerkung

Für einen Klinischen Psychologen, dem die verhaltenstherapeutische Klassifizierung des DSM fremd ist, stellt die Aufbereitung psychoanalytischer Fallbeispiele von so genannten „hyperaktiven“ Kindern eine ungewöhnliche Herausforderung dar. Die Verwendung dieses Neusprech-Vokabulars hat Konsequenzen! Ich habe meine praktische analytische Arbeit mit Kindern vor nunmehr 25 Jahren aufgenommen, das heißt also bevor der amerikanische Ansatz des DSM und sein internationales Pendant (ICD 10) zu einer ausgewachsenen Entwicklungsstörung im psychiatrischen Denken Europas führte. Kindliche Konzentrationsschwierigkeiten und Unruhe wurden nie zuvor als eigene Symptomatik oder pathognomonisches Symptom für ein psychiatrisch relevantes Syndrom angesehen. Inzwischen aber haben die Verlängerung der Ausbildungszeiten und die Sorge um den schulischen Erfolg die ängstliche Aufmerksamkeit von Eltern und Erziehern auf sich gezogen. Die Schule ist zu einem affektiv besetzten Hauptthema geworden, das heißt zu einem bevorzugten Austragungsort der Konflikte zwischen dem Kind und seinen erwachsenen Erziehern. So programmieren Jugendliche, die ihren Widerstand gegen die Eltern nicht anders ausdrücken können als durch aktive Selbstsabotage (Desinteresse, Zappeligkeit, Provokation), ihr schulisches Versagen selbst vor. Und hinter scheinbarer Passivität verbirgt sich häufig ein beharrliches Bemühen, sämtliche Pläne, die man mit ihnen hat, zu durchkreuzen.

Wie dem auch sei, der Kliniker hat die auch durch die Medien und deren Einfluss auf psychiatrische Krankheitsbeschreibungen veränderten sozialen Gegebenheiten zu berücksichtigen. Es kommen immer mehr und immer jüngere, labile und unaufmerksame Kinder zu mir, deren Eltern eine bereits vorgefertigte Diagnose parat haben und defensiv einen möglichen Sinn dieser „Störungen“ leugnen. Vom Psychologen erwarten sie das erforderliche technische Wissen, sie zum Verschwinden zu bringen. Die gegenwärtig herrschende materialistische Tendenz zur Demetaphorisierung unseres In-der-Welt-Seins fördert nicht gerade die Einsicht, dass subjektive Stolpersteine – von Symptomen im freudschen Sinne ganz zu schweigen – vielfältige Bedeutungen haben können. Die mediale Vulgata hat die Begriffe der Analyse in Schimpfwörter verwandelt, die man besser vermeidet. Unsympathische Zeitgenossen sind schnell hysterisch oder autistisch, verdrängen oder stecken voller Komplexe. Diese negativen Konnotationen fördern die Entstehung einer neutraleren Terminologie von respektabler Wissenschaftlichkeit wie Spasmophilie, Fibromyalgie, tief greifende Entwicklungsstörungen, dystonische Persönlichkeit, ADHD, usw.

(Alex Raffy, « Die Psychotherapie hyperaktiver Kinder – Zum Scheitern verurteilt? », traduction du français par Andrea Alvermann,  dans Bernd Ahrbeck (éd.), Hyperaktivität – Kulturtheorie, Pädagogik, Therapie, Verlag W. Kohlhammer, 2007)