Une traduction réussie n’est pas un miracle, c’est le résultat d’un travail professionnel et soigné. L’essentiel de ce travail sera fait par votre traducteur. Néanmoins, vous pouvez y contribuer, en suivant les quelques conseils suivants.
Traduire ou pas traduire, telle est la question
Autrement dit, il n’est pas toujours nécessaire de tout traduire. Pour remplir un formulaire, par exemple, il suffira peut-être de vous faire assister par votre traducteur et de le remplir directement avec lui. Vous souhaitez vendre un produit en Allemagne ? Certains aspects, spécifiques à la France, ne seront peut-être ni nécessaires ni utiles à savoir pour votre client potentiel allemand.
Une société immobilière qui souhaitait élargir son marché vers l’Allemagne, n’avait, par exemple, pas besoin de faire traduire les passages de sa brochure concernant les aides au logement spécifiques à la France.
Avant de faire traduire votre texte, il est donc conseillé de le préparer pour le marché cible. Un traducteur professionnel saura vous y soutenir et sélectionner avec vous les passages qui ne seront pas utile à votre lecteur étranger. Ce qui nous mène directement au point suivant :
Traduire, oui, mais pas n’importe quoi
Chaque texte s’adresse à un certain lecteur, que ce soit votre circulaire interne, destinée à informer vos collaborateurs des nouvelles démarches à suivre au sein de votre entreprise ou l’affiche publicitaire, dont la finalité est de vous attirer de nouveaux clients. En partant à l’étranger, vous changez obligatoirement de culture, de cible et de mentalité. Tenez en compte dans les textes à traduire. Évitez les jeux de mots, les allusions et même l’humour, qui peuvent être difficilement traduisibles. Et si vous ne pouvez pas vous en passer – pour les textes publicitaires par exemple – faites confiance à votre traducteur professionnel. Il vous réécrira ces passages plutôt que de les traduire.
Évitez les abréviations ou alors joignez une liste avec leurs significations pour éviter de longues et fatigantes recherches à votre traducteur. Surtout évitez d’abréger les chiffres (1 mio., 1 mill.), ce qui peut facilement porter à confusion et induire de graves erreurs dans vos textes !
Évitez les synonymes pour les termes spécifiques : pour un maximum de clarté, une terminologie cohérente profitera aussi bien à votre texte source qu’à la traduction. Si vous avez opté de dire « l’acquéreur » ne l’appelez pas ailleurs « l’acheteur ».
Suivez les conseils de la bonne rédaction d’un texte : faites des phrases courtes, concevez clairement ce que vous souhaitez exprimer et dites-le avec des mots simples que tout le monde peut comprendre. Ou, pour adapter un peu le dicton bien connu : ce que l’on conçoit bien, se traduit facilement.
Préparez bien votre texte
Maintenant que vous avez sélectionné les passages à traduire et que vous avez rédigé votre texte en vue de le faire traduire, il vous reste à le préparer définitivement à la traduction. Ainsi, il est conseillé d’utiliser une police qui possède les signes diacritiques nécessaires (le tréma sur les voyelles en allemand par exemple, la tilde sur le n en espagnol, etc.) pour pouvoir garder la même police dans toutes les langues.
Pensez à une mise en page adaptable. Le français est souvent plus long que l’allemand, ce dernier étant plus long que l’anglais, etc. Tenez-en compte dans la mise en page de votre texte à traduire. Une adaptation supplémentaire de la traduction à l’espace réduit disponible sera toujours accompagné de frais supplémentaires. Pensez-y dès le départ pour vous éviter de mauvaises surprises.
Choisissez un traducteur professionnel
Connaître et parler parfaitement une langue ne veut pas forcément dire qu’on puisse bien rédiger des textes, et encore moins qu’on puisse transférer le contenu, le style, l’intonation et l’esprit d’un texte écrit dans une langue vers une autre. Chaque métier a ses propres exigences, nécessite d’autres connaissances et d’autres compétences. Ainsi, un bon professeur de langue ne sera pas forcément capable de bien traduire vos textes. Que diriez-vous à un chirurgien-dentiste qui vous proposerait de vous mettre un stand ?
Mais les connaissances des langues ne suffisent pas à faire un bon traducteur. Pour pouvoir traduire un texte, il faut d’abord le comprendre. Choisissez donc quelqu’un qui connaît en plus votre métier. Un traducteur technique ne sera pas forcément apte à traduire votre texte publicitaire ou vos contrats. Pour les traductions juridiques, il est fortement conseillé de choisir un traducteur juré ou assermenté qui aura au moins des connaissances de base dans le domaine juridique.
Choisissez donc soigneusement votre traducteur, vos destinataires vous en remercieront.
Pour bien traduire, il faut du temps
Donnez le temps nécessaire à votre traducteur. Il faut du temps, rien que pour écrire le texte, rien qu’en le recopiant. Mais pour le traduire, il faut en plus le repenser dans l’autre langue, le rédiger à nouveau. Pensez au temps que le rédacteur de votre texte a passé. Pourquoi le traducteur devrait-il être plus rapide ? Il est possible qu’il y arrive, mais probablement au dépens de la qualité ! Planifiez donc dès le départ votre projet de traduction et ne faites pas traduire vos textes à la dernière minute.
Méfiez-vous des propositions « pas cher, rapide et de haute qualité »
C’est le miroir aux alouettes. Une traduction rapide sera plus chère parce qu’elle nécessitera obligatoirement plus de ressources, une relecture plus soignée et un travail d’adaptation supplémentaire. Une traduction de haute qualité nécessite du temps et ce temps, il faudra le payer. Elle ne sera donc jamais « pas chère », mais vaudra certainement son prix.
Ne soyez pas avare en informations
Donnez dès le départ toutes les informations nécessaires à votre traducteur. Voici quelques points importants que le traducteur se doit de connaître :
- Cible : à qui s’adresse votre texte ? (collaborateurs internes, clients, administration, etc.)
- Finalité : à quoi servira votre traduction ? (information interne, texte de travail pour adaptation p. ex. à la législation étrangère, publicité ou publication, etc.)
- Langue cible exacte : Suisse allemande, Autriche, Allemagne (pour l’allemand par exemple), etc.
- Contexte : donnez le plus de contexte possible à votre traducteur, remettez-lui également des textes de référence si vous en disposez, des glossaires ou d’anciennes traductions et dites-lui si vous en avez été satisfait ou pas et pourquoi. Cela lui permettra de mieux cerner vos attentes.
- Indiquez-lui quelqu’un qui pourra répondre à toutes ses questions supplémentaires.
Respectez la traduction
Une fois la traduction livrée, vous vous rendez peut-être compte qu’il y a plein de mots en majuscule, bien plus que dans le texte français. C’est qu’en allemand, par exemple, tous les substantifs prennent une majuscule. De plus, les signes doubles ont perdu leurs espaces, ils sont tout d’un coup collés aux mots précédents. Surtout : ne corrigez rien ! Les conventions dactylographiques divergent d’une langue à l’autre. En allemand et en anglais, on ne met pas d’espace avant le point d’exclamation, par exemple (ni avant les autres signes doubles d’ailleurs). En français et en allemand, il y a un espace avant le « % », ce qui n’est pas le cas en anglais, etc. Même les guillemets changent d’une langue à l’autre. Respectez les choix de votre traducteur, ou, si quelque chose vous semble bizarre : demandez-lui, il vous expliquera !
Faites corriger les placards
Avant l’impression définitive, faites relire la mise en page par votre traducteur. Normalement, ce service est compris dans ses prestations. Proposez à votre traducteur de l’intégrer : il aura un intérêt supplémentaire à vous fournir un travail soigné et au mieux de ces compétences.
Profitez du travail de votre traducteur pour vos propres textes
Pour finir : profitez de la lecture soignée de votre texte par votre traducteur. Sans vouloir vous désillusionner, personne ne lira plus soigneusement votre texte que votre traducteur. Pour pouvoir le traduire, il remettra en cause chaque mot, chaque tournure de phrase et il repèrera obligatoirement toutes les incohérences, inexactitudes, négligences, superficialités et peut-être même des fautes ou des erreurs. Ne lui en voulez pas, soyez plutôt reconnaissant de ce retour qui vous permettra, le cas échéant, d’améliorer encore votre propre texte. En fin de compte, vous aurez ainsi une bonne traduction d’un meilleur texte.
Si vous suivez ces conseils, ne serait-ce qu’en partie, je vous promets que vous aurez de bonnes chances d’obtenir une traduction à la hauteur de vos attentes.